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Illustration

Au printemps 1609, près de Batiscan, Champlain s'allie aux Hurons et aux Algonquins contre les tribus iroquoises.

Crédit : Frédéric Back et ONF



Champlain

Documentaire historique, 16 mm, couleur, réalisé en 1964
Durée : 00:28:05
Réalisation et scénario : Denys Arcand
Maison de production : Office national du film du Canada (ONF)
Producteurs : André Belleau et Fernand Dansereau
Caméra : Bernard Gosselin et Gilles Gascon
Caméra d'animation : Douglas Poulter, James Wilson, Murray Fallen et Jean Chouinard
Dessins : Frédéric Back
Son : Joseph Champagne
Montage : Werner Nold et Bernard Gosselin
Mixage : Ron Alexander et Roger Lamoureux
Narration : Gisèle Trépanier et Georges Dufaux

Le film

Tout premier film du célèbre cinéaste Denys Arcand, ce documentaire raconte la vie de Samuel de Champlain, fondateur de la colonie de Québec en 1608 et explorateur de la Nouvelle-France, de 1603 jusqu'à sa mort, en 1635. Partant d'extraits de son journal, il mêle des documents d'archives, des reconstitutions tournées à Tadoussac, au lac Ontario et au lac Champlain, et une centaine d'illustrations signées Frédéric Back.

Voir des extraits dans le site de l'ONF

Illustrations archivées dans le site de l'ONF

Autres extraits dans le site Parole citoyenne

Un nouveau regard

Le documentaire est très controversé. Certains critiques lui reprochent sa dimension caricaturale et peu respectueuse de la mémoire de Champlain, figure majeure de l'histoire québécoise. On souligne aussi la trop grande rapidité des zooms et des panoramiques qui empêchent de savourer les détails et la richesse des illustrations de Frédéric Back, qualifiées de « magnifiques ». On dit que ses dessins illustrent à merveille le sujet du film et qu'ils apportent des informations nouvelles sur la vie dans les communautés autochtones ou à la cour des rois de France, entre autres. On apprécie également que les Amérindiens ne soient plus représentés comme des êtres sanguinaires et hideux, mais qu'ils soient peints avec chaleur et humanité.

La petite histoire

Au début des années 60, Fernand Dansereau et Denys Arcand ne sont pas encore les cinéastes renommés qu'on connaît aujourd'hui. Le premier est producteur à l'ONF, le second en est à ses débuts. Pour Frédéric Back, Champlain est l'occasion rêvée de travailler sur un film, œuvre moins éphémère que les émissions de télévision auxquelles il a collaboré jusqu'alors. Il est très admiratif de la figure historique de Samuel de Champlain et la réalisation d'une centaine d'illustrations de très grand format est un défi stimulant pour lui.

Détails techniques

Frédéric Back se livre à plusieurs tests préliminaires pour trouver la technique la mieux adaptée au contexte et aux besoins du film. On lui demande des dessins suffisamment grands pour permettre des mouvements de caméra. À l'époque, les représentations des autochtones sont rares et l'imagerie populaire est très fantaisiste. Les illustrations de Frédéric Back, réalistes et crédibles, contribueront à favoriser une nouvelle perception des peuples des Premières Nations.

Costumes amérindiens, vêtements européens, armes, navires, architecture, mobilier... Chaque détail est une retranscription fidèle de l'information que le dessinateur a réussi à glaner sur la vie au 17e siècle. En 1961, les photocopieuses n'existent pas plus qu'Internet. Frédéric Back passe donc un temps fou dans les bibliothèques. Il plonge dans les livres pendant de longues heures pour en ressortir avec des croquis détaillés. Les archives relatives aux peuples amérindiens sont inexistantes ou inaccessibles, et c'est souvent à partir de récits qu'il doit créer ses illustrations. Ses dessins sont réalisés au pastel et au crayon noir sur des cartons de couleur. Son travail minutieux s'échelonnera de 1961 à 1962 et donnera un résultat final remarquable.