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Photo

Décor de l'épisode intitulé William Gilbert et le fluide électrique. De gauche à droite : Roger Moride, directeur de la photographie et caméraman, Frédéric Back, décorateur, Nicolas Sollogoub, aide-décorateur, et Jean Martinet, réalisateur.

Crédit : Roger Moride, 1958ca

Le roman de la science

Magazine hebdomadaire de vulgarisation scientifique pour adolescents
Diffusé de 1957 à 1960 sur les ondes de Radio-Canada
Durée moyenne : 00:30:00
Auteur, animateur et producteur : Fernand Seguin, Niagara Films
Réalisateurs : Guy Hoffmann, Jean Martinet
Directeur de la photo : Roger Moride
Costumière : Nicole Martinet
Décorateur : Frédéric Back
Interprétée par de grands comédiens, la série a été rediffusée pendant de nombreuses années et vendues dans plusieurs pays francophones.

Résumé

Conçu, produit et animé par le grand vulgarisateur scientifique Fernand Seguin, Le roman de la science a été un élément d'éducation populaire important au Québec. Chaque épisode de la série présentait une découverte scientifique et mettait en scène le personnage historique à qui nous la devons. La partie didactique était assurée par Fernand Seguin et filmée dans le décor fixe de son bureau de travail. Des séquences de fiction racontaient les temps forts de la vie de grandes figures de la science telles qu'Archimède, Einstein, Gutenberg, les frères Wright ou les frères Lumière. Elles étaient tournées chaque fois dans des décors différents signés Frédéric Back.

La petite histoire

La collaboration entre Frédéric Back et Fernand Seguin débute en 1955 par la commande de courtes séquences d'animations pour l'émission La science en pantoufles. Elle se poursuit par la réalisation d'un décor pour La joie de connaître et se transforme en embauche au moment où Radio-Canada inscrit à son programme les 33 premières émissions du Roman de la science. Frédéric Back assure ainsi une sécurité financière à sa petite famille : il est alors payé 200 $ par émission, mais le rythme de travail est intense. Il s'y soumettra pour la création des décors d'environ 80 épisodes.

Un défi aussi passionnant qu'épuisant

« Chaque samedi, tout devait être prêt pour le tournage des séquences dramatisées, raconte Frédéric Back. Les décors devaient rester en place pendant trois jours, au cas où il aurait fallu tourner des reprises. Fernand Seguin me donnait souvent les textes à très court terme et je devais trouver toute la documentation sur les personnages et leur époque pour bâtir ou fabriquer les outils, machines ou instruments (toujours fonctionnels) de leur invention; construire également des bibliothèques, des laboratoires et des salons dans les styles de leur temps, avec les accessoires appropriés. » Le tout, avec du carton, du contreplaqué, de la peinture, quelques bouts de ficelle et beaucoup d'inventivité.

Le dimanche, Frédéric Back conçoit et dessine les décors qui doivent être fabriqués en quatre jours. Il relève le défi chaque semaine avec l'aide de deux bons menuisiers, de machinistes capables d'assembler les décors en un jour et de trois peintres pour préparer les fonds et faire quelques détails simples. Mais c'est lui qui exécute tous les sujets complexes de trompe-l'œil et les détails de style. L'ambiance est amicale et le travail, passionnant, mais les conditions de production sont épuisantes. Frédéric Back rentre souvent après minuit et passe fréquemment une nuit blanche dans les studios de Niagara Films. Il démissionne à l'automne 1959 pour poursuivre l'aventure de la télévision au studio des arts graphiques de Radio-Canada.

Les exigences du noir et blanc

Après des débuts dans un studio exigu, Niagara Films s'installe dans un vieux cinéma de quartier de Verdun, à Montréal. On est aux tout débuts de la télévision en noir et blanc et il faut faire preuve d'ingéniosité pour créer différentes valeurs de gris et donner du relief à l'image. « La peinture était de l'acrylique mat de couleur vert olive, mêlé de noir ou de blanc étalé avec des rouleaux à peindre, se rappelle Frédéric Back. Les détails étaient faits au pinceau ou avec de petits rouleaux qui permettaient de réaliser rapidement des dégradés et même, de dessiner. »